Après 2013 et une belle découverte de l’île de la Palma dans les Canaries, nous avons eu l’occasion de pouvoir aller voir celle de Gran Canarie. Alors pour la petite histoire, les premiers colons ont appelés cette île Gran Canaria au vu des grands chiens sauvages qui peuplaient l’île. Cela parait simple mais je trouve qu’il toujours important de préciser ce genre de détails.
Après plusieurs événements importants en ce début d’année, nouveau boulot, achat d’une maison notamment, j’étais assez sur d’une chose, c’est que j’allais m’aligner sur un ultra avec une préparation pas tout à fait optimale. Pas très grave, l’idée était aussi de pouvoir souffler un peu et surtout découvrir cette belle île en compagnie d’Alberto et Dani, 2 amis originaires de Las Palmas, capitale économique et principale ville des Canaries. Comme nous, ils sont partis de leur patrie pour des raisons professionnelles et travaillent et habitent aujourd’hui en Allemagne. Bref,s´il y a une chose qui change complètement la façon de voyager et découvrir un endroit c’est le fait d’être bien accompagné et sur ce point là nous avons été plus que gâtés.
Nous arriverons le mercredi soir sur l’île, assez tard au vu du départ du vendredi mais nous préférons rester après la course plutôt que de “profiter” du tumulte d’avant course. Pas mal de coureurs internationaux et une belle équipe de Français seront présents au départ de la Transgrancanaria, on voit que l’ultra trail world tour permet de rassembler quand même de sacrées start lists. Ce qui est certain c’est que j’aime bien faire ce genre de déplacement et voir du monde, finalement on découvre un endroit et un parcours. Les 23 degrés Celsius en journée ont accélérés la sortie de notre hibernation “cosy home”.
Alberto nous a rejoint dans la journée du Vendredi et le soir, l’heure du départ est déjà arrivée. C’est une grande traversée de l’île du Nord Ouest au Sud Est qui nous attend. Pas vraiment le temps de réaliser et hop nous filons au départ.
Je ne vais pas faire un détail complet de cette belle course mais je suis parti vraiment cool, vite je me rendrai compte que malgré une certaine “caisse” je dois malgré tout relativement m’employer afin de rester concentré et la technicité des sentiers m’oblige à rester les yeux rivés en permanence sur le sol. Le parcours alterne des montées relativement sèches et cassantes avec des portions un peu plus roulantes afin de rejoindre les quelques hameaux qui nous rappelleront aux coureurs que le centre de l’île n’est pas “que” sauvage.
J’arriverai donc à Terror au 56e dans de très bonnes dispositions physiques mais la fin de la nuit se fait déjà un peu sentir et je sens une certaine lassitude de ne pas voir plus loin que le bout de mes baskets. Je me dis que le lever du jour fera son effet et que je repartirai pour une belle journée. Paradoxalement, c’est l’inverse qui se produisit ! Alors que le soleil se lève sur les crêtes, une grosse envie de dormir me neutralisera peu à peu. J’attends une heure, 2 heures et puis alors que l’altitude s’élève et le froid est saisissant, je m’arrêterai près d’une heure sur le parking au dessus de Tejada pour dormir. Je repartirai avec dans un semblant de forme et en 5 km de descente nous sommes passés de 5 degrés et du brouillard à 25 degrés et sec en bas du Roque Nublo, il n’y que dans les Canaries ou une telle amplitude thermique est possible en si peu de temps. Je commence la montée vers le Roque, et je traîne, je traîne et en l’espace d’à peine une heure le même besoin de roupiller. Bref c’est cahin-caha que je rejoindrai Garanon et rendrai mon dossard, pas la peine de tenter le diable alors qu’il me restait encore 45km à parcourir.
Si j’ai passé à peu près 10h à tenter de traverser ce bout de caillou volcanique au milieu de l’océan, La suite fût beaucoup plus intéressante. Je crois que nous avons passé un peu plus de temps à table en à déguster de petites merveilles gastronomiques. Le vrai produit, la cuisine simple et délicieuse, des vins incroyables. Alberto, Dani et Ana Maria (leur mère) ont été des hôtes parfaits et grâce à eux nous avons pu parcourir et découvrir cette île incroyable.
Parmi les choses à voir nous avons noté:
Le centre de la ville historique de las Palmas et notamment la maison de Christophe Colomb qui s’est arrêté en chemin en 1492 et vécu quelques années sur l’île, on y retrouve le style Colomb et les fameux balcons en bois gravés qui ornent de magnifiques maisons. La nouvelle ville de Las Palmas qui est bordée de chaque coté par la mer, ce qui est assez unique. D’un côté un important port, lieu de transit majeur des Canaries et de pétrole et de l’autre coté plage et une esplanade avec beaucoup de bars et restaurants sympas. Agaete et son port de pêcheur très typique. L’arrière pays et sur la route vers le Roque Nublo, le petit village de Tejeda qui est très pittoresque. Bien sur, un incontournable reste une belle randonnée vers le Roque et ses pinèdes arides à son pied.
Ensuite vous pouvez continuer et vous aventurer vers le sud de l’ile qui est beaucoup, beaucoup plus touristique (dans le mauvais sens du terme), la playa del Ingles et ses dunes vaut vraiment le détour mais prenez un pique nique car autour sur le plan culinaire vous n’êtes plus en Espagne mais en Allemagne. Incroyable!
Voici quelques clichés de cette belle semaine.
Pico de Bandana, sur les hauteurs de Tafira AltaLe jeudi au retrait des dossards avec DaniHappy Bday Daniiii! 24 ans.Terror (km56)
En 5 km on passe de la purée de pois au soleil… Pendant la course, dans la longue montée vers le Roque Nublo Roque NubloUne petite sieste, un petit Ginto et on file fêter l’anniversaire d’Oscar en boîte. En plein air, au mois de Mars, cool!Gastronomie 2 jours plus tard, le Roque est cette fois lui aussi dans le brouillard. Dans la vielle ville de Las Palmas
Fin de soirée….À Mas Palomas on sait comment attirer le touriste (ou pas…)bon appétit!Playa Del Ingles
Pour clôturer cette belle aventure, une petite anecdote. 2 semaines avant notre départ, en attendant mon train gare de l’Est, j’achèterai à la FNAC un vieil album de Two door Cinema Club, sur celui ci, le fameux tube de 2011 “Something good can work”. En revenant de notre voyage, cet air trotte dans nos têtes. Ce week-end, nous visionnons le clip et dès les premières images un impression de déjà vu. Stupeur!! Nous nous apercevons qu’il a en fait été tourné à Gran Canaria. Vous y apercevrez donc la vielle Ville de Las Palmas au début, les montagnes et les pinèdes et enfin la Playa Del Ingles pour conclure. Pur hasard mais ce genre de coïncidence est assez troublant! Enjoy it and keep running!